Vanitas

Vanitas est une série sarcastique sur l'obsolescence programmée, la surconsommation et les impacts sur notre quotidien mais surtout sur celui des petites mains qui fabriquent nos objets à peine achetés et déjà quasis abscons.
L'obsolescence programmée, « C’est inculquer à l’acheteur le désir de posséder quelque chose d’un peu plus récent, un peu meilleur et un peu plus tôt que ce qui est nécessaire » dit en 1954 Brooks Stevens, designer industriel américain.
Notre besoin de consommer est croissant, nos yeux subissent en permanence une sollicitation quant au dernier objet à posséder, nos oreilles sont titillées par les susurrements des publicités sonores ou télévisuelles,et enfin notre rapport aux autres est lui même confrontant : il est difficile de se dédouaner de la pression sociale omniprésente, nous ne cessons de nous comparer à l’autre, qui fait tout mieux et possède plus que nous.
Qu'en est-il de leur fabrication ? Quelle image avons-nous des pays qui ont largement contribué et contribuent encore aux conceptions de composantes électroniques ? Qui fabrique notre dernier Iphone10, 8g à 72Go ? Qui emboite des touches sur le futur clavier d'ordinateur portable du dernier être humain en mal de technologie qui veut se rassurer en contrant frénétiquement sa pulsion de mort? Bernard Stiegler l’explique très bien : « Les gens consomment de plus en plus parce qu’ils idéalisent de moins en moins. Le désir est une production sociale, qui permet de transformer nos pulsions de vie, de mort, d’agressivité, en un rapport d’idéalisation, de sublimation. Là où la pulsion consomme ses objets, le désir les investit, en prend soin »
Le fait de moins s’encrer dans le matériel et plus dans l’investissement social ne se fait pas sans une éducation fastidieuse et encadrée dès notre venue au monde. Malheureusement pour nous, aujourd’hui le martelage des grosses industries et leurs lobbies nous empêche d’accéder à cette éducation pour nous laisser le temps de rêver à quelque chose de plus sensitif, proche de notre essence, à apprendre à regarder autre chose, ouvrir son regard au monde, à l’autre, différemment.
Nous sommes dans une impulsivité instantanée, une boulimie permanente qui nous détourne des valeurs plus essentielles et naturelles.
Des enfants travaillent d'arrache pied au lieu de s'éduquer à l'école faute d'argent pour nourrir leur famille, entre autre. Nos besoins sont-ils vraiment des besoins vitaux ? A t-on besoin de l'objet dernier cri au risque d'exploiter ceux qui les conçoivent ? Pourquoi doit-on renouveler notre matériel aussi souvent, à qui la faute? L'obsolescence programmée est sensée être vectrice d'économie, mais au détriment de qui, de quoi ? Faut-il tout simplement repenser l'économie, accepter de payer plus cher pour cesser cette impasse vis à vis de l'esclavagisme moderne ? Aù delà de l'impact humain, quel est l'impact environnemental ? Faut-il voir plus loin ? Pointer du doigt notre tablette tactile ? Repartir sur des objets durables, customisables, réparables, afin de préserver notre planète d'une part au moins de nos déchets toxiques ? Les grandes entreprises ayant la main mise sur ce genre de pratiques ne devraient-elles pas être boycottées en symbole de volonté d'une fabrication un minimum éthique si ce n'est totalement ?
L'ironie étant par ailleurs que pendant que nous consommons notre temps de futilités sans plus regarder ce qui nous entoure, des êtres humains à l'autre bout de la planète eux, consomment leur temps à ce que l'ont consomme vaniteusement le notre...